About Horns, Parrots and Cocks

...and many things related, comme le titre pourrait être complété, s’annonce non pas comme exhibition-inventaire, mais comme prise de conscience : les œuvres au côté animiste et envoûtant y mettent à nu les cicatrices d’un passé rituel. Ce qu’ Eline ‘T Sant a ébauché, les pièces exposées doivent le parfaire, reliant un présent imparfait au passé composé, dévoilant l’analogie entre la force vitale et la fragilité des objets que l’artiste réanime au moyen d’usages ancestraux afin de les traiter, au hasard de la création, de les embaumer et de les préparer pour une existence au-delà du réel.
Sans manuscrit il faut bien se fier aux apparences, l’histoire dévoilée par les cornes – horns. Mais tout comme les toiles, les assemblages et autres objets, l’exposé n’est jamais une donnée simple, bien plutôt le résultat d’un intense processus créatif. Parallèlement aux traditions rituelles du culte des morts propre aux sociétés primitives, il y a référence, rappel et transmission

Parrots - les voici sans attributs, sans couleurs flamboyantes, sans frivolités et sans ce don d’imitation qui rendent les perroquets si fascinants et depuis toujours le sujet de maints artistes à la recherche de symboles religieux, de métaphore pour l’être humain. L’image qui nous est offerte ici tente et suscite notre curiosité : quel être est-il en soi, ce perroquet, quand l’animal toujours reconnaissable se voit décoloré, réduit, momifié, assourdi et étouffé ? histoire.

Outre l’image, il y a l’imagination au pouvoir. Ces fossiles étranges qui en tant que cornes de buffle formaient la paire et rendaient ces animaux majestueux, se voient démunis de caractère. Les voilà repliés sur soi, seuls, uniques toutefois et sans la faiblesse du manque, sans la déformation de l’aliénation, bien que celle-ci soit accentuée par les excroissances qui complètent les cornes faisant référence aux tissus organiques préservés. Tailles et jointures composées de matières premières primitives doivent les réunir, souder leur accouplement : d’une part l’élément animal, d’une rigidité morbide, et la suite tangente, inévitable à l’autre côté, la seconde vie au-delà.

Déséquilibre et balancement entre la création et la résurrection. Erection du monument des morts – outre la seconde vie pour ces matériaux recyclés choisis consciencieusement, les tissus désintégrés et les liens organiques décrépits, il y a une autre vie pour les perroquets, protégés à première vue sous leur dômes de verre, catalogués et pourvus d’étiquettes, reflétant le souvenir vers un passé lointain. Révoltés pourtant, comme se doit tout art - l’insurrection incarnée, l’étendard érigé bravant la vue, pareil à la manifestation des 'cocks' qui complètent la triade, et qui, à leur tour, témoignent en s’exposant.